La réunion d’information

1ère réunion à Trappes. 09h30

J’arrive à 09h10. Même accueil, même borne, mais avec 2 personnes à l’accueil.

Je vois une borne, au cas où je note mon nom. « inconnu » s’affiche. Bon… je suis pourtant inscrite pour une réunion… mais cette borne ne soit pas servir à se présenter.

Je fais la queue, une personne de pôle emploi fait des va-et-vient en demandant « des personnes ont rv ? ». Au bout d’un moment je sors du rang et je dis que j’ai rendez-vous pour une réunion d’information CSP… « ha oui, mettez vous sur le côté ou asseyez vous dans la salle on va venir vous chercher ».

Je sens que si je vais dans la salle on va m’oublier, alors je me mets sur le côté et je demande les toilettes « Ha, à cause de Vigipirate l’unique (!) toilette est fermé. Attendez ici et je vous y accompagne dans 5 mn ». Bon, ok, faut pas d’urgence hein.

Un couple arrive (ils parlent portugais entre eux). Mêmes questions (réunion et toilettes), … mêmes réponses. Jusque là tout se tient !

Un jeune homme arrive avec une liste et demande à ce que les gens pour la réunion d’information le suive. On est à présent 5-6 à attendre sur le côté. On se regarde les uns les autres et on se met en file indienne pour suivre le « formateur » (le couloir n’est pas large).

On monte à l’étage, on entre dans une salle se réunion avec écran et ppt projeté au mur.

Pas de machine à café, pas d’eau… Je redemande les toilettes mais le formateur redescend chercher des retardataires en me demandant de l’attendre dans le couloir. Je sors de la salle et je passe devant une fontaine d’eau qui fuit… une petite flaque se dessine, descend vers moi et l’escalier en prenant lentement mais sûrement ses aises. Dans le couloir une enfilade de bureau (plutôt des boxs…) en verre dans lesquels des conseillers reçoivent des chômeurs, un écran d’ordi les séparant.

Dans un des boxs, une conseillère seule. Je passe la tête et je dit à la jeune femme qu’il y a une fuite et de l’eau part terre… elle me répond sans lever la tête et continue de taper sur son clavier « oui oui on sait, Quelqu’un va venir ». Ni merci ni merde. Pas un regard. Le chômeur est transparent.

Je retourne dans la salle après m’être servi un verre à la fontaine parce que là je sens bien qu’on ne va pas nous servir un café.

La salle est quasi pleine, on est une douzaine.

Je redemande pour les toilettes… quand même… Je vois mon couple de portugais me remercier du regard d’avoir osé insister. Le formateur nous emmène à la porte DU toilette. Il fait le code et demande à ce qu’on retienne la porte pour le suivant afin de lui éviter de revenir. On comprend bien qu’il ne faudrait pas abuser de sa bonne volonté hein.

Retour dans la salle de réunion. Le conseiller nous distribue un 4 pages à remplir… un vrai torchon illisible : sorte de photocopies noires , ou quand la cartouche rend l’âme en tentant un dernier largage raté.

Avec beaucoup de difficultés je lis et réponds aux questions du dossier…

Le conseiller commence à dérouler son ppt…

Des questions fusent ça et là :

– « Est ce qu’on pourra avoir une copie du ppt ? »

– « non, c’est un doc interne… » Ha, bon, donc on a droit de le voir sur l’écran, mais pas de l’emporter (format papier ou électronique). Bizarre.

– « Comment on fait pour s’inscrire en ligne quand on n’a pas d’ordi ? »

– « Vous venez ici, il y en a en accès libre »

– « Et quand on ne sait pas lire… ni écrire ? » demande la dame portugaise accompagnant son mari qui visiblement ne sait ni lire ni écrire.

– « Ba vous êtes là madame ? Vous pourrez faire pour lui ! »

Bon faut pas qu’ils divorcent ces 2 là sinon il est cuit .

Je pose une question car je ne comprends pas le process : « Vous dites qu’on va recevoir un mail de notre futur conseiller attitré… Mais personnellement je n’ai donné mon mail encore à personne… »

Réponse : « si si, vous êtres inscrites, on a tout ».

Moi : » heu non, je ne suis pas inscrite encore, je viens chercher des infos ».

Lui … un peu moins patient : « si si, vous êtes inscrite puisque vous êtes ici ».

Il me prend pour une truffe… il souffle dès que je veux intervenir… et lève les yeux au plafond.

La réunion prend fin.

Moi : « Ok, mais vraiment je ne vois pas comment vous allez faire. Je n’ai pas d’identifiant, rien et vous vous n’avez pas mon mail ».

Là, un éclair de lucidité passe dans ses yeux. Il me regarde et comprends que je n’ai pas encore accepté ce fameux CSP (« puisque je viens chercher des info », hein)… donc je ne suis pas encore inscrite comme je lui ai dit au moins 2-3 fois… et conclusion : je ne suis pas dans la bonne réunion !!

Lui : « Ha mais vous devez aller à la réunion d’information AVANT inscription ! Pourquoi vous ne m’avez pas dit que vous n’étiez pas inscrite ??!! »

Les bras m’en tombent… « ben vous ne me m’avez pas demandé, et ensuite il me semble vous l’avoir dit plusieurs fois… »

Lui : « bon mes collègues se sont trompés… Ils ne vous ont pas inscrite à la bonne session ».

Moi : « Oui, ça doit être ça. Donc je peux m’inscrire maintenant pour l’autre réunion ? »

Lui : « Ben pas la peine vous entendrez la même chose que là. Et ensuite vous serez à nouveau convoqué à la réunion d’APRES l’inscription …

Moi : « Ha… bon, en effet pas la peine. Donc, il n’y a aucune réunion d’information où on nous parle de l’accompagnement qui nous sera proposé ? Les types d’actions qui nous serons proposés, dans quelles conditions (en groupe / seul)… ?

Là les yeux du conseiller de Popole doublent de volume… « ben nan, vous verrez ça avec votre conseiller APRES inscription !  A la réunion d’information APRES votre inscription au process CSP, vous remplirez le 4 pages que vous avez eu aujourd’hui et c’est avec ce document qu’on vous attribuera un conseiller qui vous contactera. »

Bon je ne sais plus si je vous l’ai dit, mais il s’agissait d’une réunion d’information sur le processus d’accompagnement… pour se décider à accepter ou non… je n’ai eu que les infos de tous les cas de radiation, faut dire qu’ils sont nombreux. J’espère que les cas d’accompagnement seront tout aussi nombreux !

Si je résume : je n’étais pas dans la bonne réunion, mais j’ai quand même eu les informations qui doivent me permettre de me décider à accepter ou non ce processus d’accompagnement super top (le CSP). Et là après signature des documents, je m’inscris à une réunion d’information dans laquelle je remplis un document qui leur permettra de m’attribuer un conseiller « perso ». C’est simple, non ?

Je repars avec une irrésistible envie de rire tellement tout cela est caricatural. Les gens vont encore me dire que j’exagère mais vraiment non ça s’est passé comme ça.

Cette présentation était nullissime et le gars aussi : il ne s’est pas présenté, nous non plus d’ailleurs (c’est dommage, on aurait éviter un quiproquo de 2h). Et ce formateur sans nom, avec une liste des personnes présentes en main, a laissé un gars en plan dans la salle d’attente durant 1h et l’a engueulé quand celui-ci s’est gentiment pointé accompagné par la dame de l’accueil…. Bon, et tout ça pour rien pour moi. Énorme.

Je repars en me disant que me voilà vraiment dans le maelström de l’action publique. On a été traité comme de vilains chômeurs, de mauvais travailleurs dont personne ne veut plus, et pire, comme de potentiels tricheurs de l’indemnité. Durant 2h, ce « formateur » nous a expliqué tous les cas où nous serions expulsés, sortis, radiés du processus d’accompagnement. Parce que il faut bien le dire ce processus est complexe en termes de calcul des montants d’indemnités, de primes de retour à l’emploi ou pas… une usine à gaz. D’ailleurs tous les gens présents ont décrochés au bout de 10 mn.

Mais on a été tous très sérieux, on a pris des notes, posé quelques questions, et zou.

Un choix crucial

Mon patron me remet les documents de licenciement : à lire et signer.

Je lis… et je vois que le point n°1 est de contacter Popole pour s’informer du dispositif avant de faire son choix. Cela me paraît en effet plutôt raisonnable.

Comme indiqué dans le document, je téléphone à l’antenne pôle emploi de mon secteur pour avoir les informations nécessaires à ma décision.

Extrait du document remis : Le salarié dispose, à compter du lendemain de la remise des documents relatifs au CSP, d’un délai de réflexion de 21 jours pour accepter le CSP ou bien refuser et être indemnisé au titre de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) qui concerne tout demandeur d’emploi privé involontairement d’un emploi.

Le service téléphonique est digne d’un gag puisqu’il faut faire 3x* et 4 et 2 et 5 pour s’entendre dire que toutes les lignes sont occupées et qu’il faut rappeler plus tard. Après 3 essais une charmante dame me dit :

– « ha non, on ne donne pas de renseignement par téléphone. Il faut venir à l’antenne pour voir un conseiller ». … aux heures d’ouvertures, n’importe quand.

Ok, soit. Je pose une Rtt et j’y vais un matin, à 09h, dès l’ouverture.

A l’entrée une borne pour, si on est inscrit, s’enregistrer avec son nom et identifiant. Donc pas (encore) pour moi.. Je fais donc la queue.

3 personnes devant moi, 1 personne à l’accueil. A chaque personne qui rentre, la dame de l’accueil s’interrompt avec la personne pour demander « Inscrivez vous à la borne ! » ou bien « Vous avez rv ? » au nouveau venu. Le nouveau venu : « heu oui… avec Mme Intel ». Bien montez à son bureau.

Un autre nouveau venu, même question. « Heu oui, c’est pour une réunion formation ». « Ha mais ça a déjà commencé ! Vous êtes en retard !! Allez au fond du couloir à droite »

Une autre nouvelle venue… Haaaa mais à ce rythme là moi je suis encore ici dans 2h… ça commence un peu à me chauffer, si à chaque fois que quelque rentre il passe avant tout le monde on ne va pas s’en sortir !

Donc, il se passe environ 20 mn pour arriver devant la personne de l’accueil. Je me présente, j’explique que je viens chercher des infos sur le CSP pour faire mon choix, etc.

– « Ha mais faut vous inscrire à une réunion d’information »

– « Oui, bon, ok… je m’inscris comment ? »

– « Ben là, je vais vous inscrire : attendez, je regarde…. ha y’a une session demain… mais elle est pleine… la prochaine est dans 10 jours ».

– « Bon, ok je prends »

Elle : « c’est à Trappes »

Moi :« Ha… pas plus près ? »

Elle : « Non, ces réunions se font à Trappes, ils sont spécialisés sur ce process ».

Moi : « Ha, très bien. »

Elle : « votre nom, prénom que je vous inscrive… »

Rendez-vous est pris pour dans 10 j (heureusement que j’avais pris de l’avance… les 21 jours de réflexion vont passer très très vite je sens).

Premier contact avec Popole un peu abrupt, mais finalement les choses se sont faites. Je repars sans trop de dégâts psychologiques ! mais je suis sur mes gardes. Je sens que tout peut partir en vrille assez vite.

Rupture

Ainsi, cette année sera une année de rupture. Après 21 ans de bons et loyaux services, mon patron me licencie. Pas assez d’activité, problème d’équilibre financier… Bref, j’étais la dernière de la liste, on y est.

Lire : Le jour où tout a basculé

La dernière fois que j’ai passé un moment au chômage c’était il y a plus de 20 ans. Des souvenirs humiliants, traumatisants, des yeux mouillés à la sortie de chacune de mes visites à l’ANPE APEC ASSEDIC… la rage au ventre. En 2 ans de chômage et quelques 135 lettres de candidatures, aucune formation, aucun soutien, juste un « vous n’êtes peut-être pas assez bonne dans votre domaine…! ». Le coup de grâce.

Aujourd’hui, j’appréhende ce nouvel épisode comme une expérience, un peu en dehors des clous (ou à côté de mes pompes), comme en hypnose, en observatrice de moi-même… Après tout, j’ai l’âge de me poser un peu, de pouvoir m’amuser un chouïa et j’ai, il me semble, acquis assez de sagesse pour ne pas me laisser anéantir par d’affreux incompétents de chez Popole… et même peut-être que j’aurais à faire à des gens qualifiés, depuis le temps ils on dû les améliorer, non ? Dans tous les cas, mettre en mot tout cela ne peut pas me faire de mal !

J’ai donc décidé de noter, de retranscrire chaque rencontre avec « popole emploi ».

Pourquoi ?

…Parce que l’écriture est une bonne manière de ne pas sombrer dans la dépression et la neurasthénie que je vois bien se profiler si je n’évacue pas au fil de l’eau les doutes, les peines, les contrariétés, les espoirs déçus, …

…Parce que « chômeur » rime avec solitude sociale et qu’il faut bien parler à quelqu’un (en l’occurrence vous, toi),

…Parce que, quand on est au chômage, le regard des autres est rempli soit de compassion faux-cul, soit de mépris, soit de la gêne, … et qu’il vaut mieux parfois n’en pas parler du tout. Faites le test ! La prochaine fois que vous rencontrerez un ami voire juste une connaissance qui vous demande « Héé ! ça va ? Qu’est-ce que tu deviens ? », répondez-lui « ho ça va, je me suis fait licenciée il y a 3 mois, mais ça va ». Vous allez voir sa mine déconfite, son regard va s’éclipser vers le sol ou ailleurs mais pas dans vos yeux, … grosse gêne. Et si cet ami, vous ne l’avez pas vu depuis un moment, vous pouvez être certain que vous n’êtes pas près de le revoir ! Je me suis retrouvée plus d’une fois à remonter le moral de mon interlocuteur ! Le chômage ça fait peur, comme si on avait une maladie contagieuse, ou un cancer, alors qu’on devrait prendre cette période pour une possibilité de faire autre chose, de changer d’environnement, se former, ou se poser tout simplement pour mieux repartir…. Non, le chômage est synonyme de « looser, raté, nul, fainéant, incompétent… » alors là c’est sûr, ça fait fuir les gens. Et pourtant, qui peut dire qu’il n’a jamais été au chômage ?… Où qu’il ne le sera jamais ?

… parce que l’écriture permet de ne pas être dépossédée de soi-même, là où vous n’êtes plus qu’un « identifiant » censé être pris en charge, et que vous savez qu’il ne se passera rien, nada, néant … il y aura au moins ce texte,

… parce qu’il peut être intéressant de se rappeler les différents états mentaux qui se succèdent et leurs conséquences, … et pour se rappeler il faut noter,

…enfin, parce que le texte met de la distance, et la distance et l’humour dans ce monde impitoyable de productivité sont de bons remèdes pour rester debout… et humain.

Libre de droits - https://micmac-planet.blogspot.com/2015/05/pole-emploi-met-le-paquet.html

Ma rupture d’avec le monde du travail commence ainsi : Lire la suite…

Ligne 5

Je monte dans la rame, station Place d’Italie. Immédiatement, un jeune homme, type maghrébin, de beaux cheveux noirs bouclés, de grands yeux rieurs, beau comme un dieu, à peine 20 ans… se lève de son strapontin pour me l’offrir. Il était en train de boire une canette de bière et ses yeux étaient humides, passablement éméchés. Son geste était touchant car spontané, sincère. Il voulait me faire plaisir, à moi une femme un peu vieille… surtout par rapport à lui. Lui rappelai-je sa mère ? Aurait il osé se lever et me proposer sa place s’il n avait pas été un peu soûl ? Ou bien était il défoncé ? Que de question en 1 fraction de seconde… ce garçon m’interpelle. Évidement je refuse sa place tout en le remerciant. Le metro ralentit et le haut parleur annonce la station « Richard Lenoir ».

A ce moment, sur le strapontin d’à côté de mon beau jeune maghrébin, un homme noir, environ 30-40 ans (peut-être plus), s’éclate de rire en répétant « haa le noir ! Mais il est où le noir ?? Haaa ha Richard le noir houhou ! ». On se regarde tous les 3 et on se met à rire de bon coeur comme 3 bons vieux potes peuvent rirent à une blague un peu douteuse de l’un d’eux. Nos regards se croisent, une fois l’un, une fois l’autre, nos regards et nos rires tournent entre nous et nous sommes unis. Instant fugace de complicité humaine, entière. Le trajet se poursuit… silencieux, trop silencieux… tout rentre dans l’ordre, lisse.

Des gens montent à la station suivante sans savoir quelle bonne blague avait animé cette partie de la rame l’instant d’avant.

Instant trop bref, j’aurais aimé passer un peu plus de temps avec ces 2 là, magnifiques. Se connaissaient-ils ? Quelle était leur vie ? Vie de galère illuminée d’alcool ? Sans doute… mais aussi brassée de beaucoup d’humanité.

Ligne St nom-la-Bretêche / Paris St Lazare,

Station Bougival

Une jolie jeune brune avec port de tête digne et lunettes de soleil de star monte dans le train,  fuselée dans un pantalon à pince taille 34, talons hauts. Là, les mâles rivés à leurs smartphones et tablettes (parce qu ils sont très branchés, très sérieux et très concentrés… spécialement sur cette ligne) gardent un œil sur leur écran « rétina » mais l’autre est instantanément projeté vers la jolie brunette. Celle-ci passe dans l’allée centrale avec un joli déhanché et s’installe juste en face de moi.

Le train repart, la jolie brune ôte ses lunettes de soleil.
J’assiste alors à une incroyable leçon de féminitude

Déballage de la trousse à maquillage : Khôl, puis mascara, peigne à sourcil, fard à joue… La pose du fard à joue nécessite bien une station : le gros pinceau touffu fait des va-et-vient lents et sûrs de l’avant vers l’arrière du visage, à droite puis à gauche. Le visage de la jolie brune se colorise petit à petit et devient celui d une poupée semi vulgaire. Dommage, elle était mieux avant.  Elle ne s arrête pourtant pas là : rouge à lèvres… rouge vif. Là, malgré les soubresauts du train, le trait est parfait. Frottements lents et sûrs de la lèvre supérieure sur la lèvre inférieure. Puis re trait rouge, puis re frottements. Tout ça est très savamment fait.

Les voyageurs se sont tous replongés dans leurs livres, journaux ou smartphones, comme par discrétion pour ne pas déranger ce moment d’intimité.  Mais qu’on ne s’y trompe pas, ils gardent un œil sur la belle, comme si elle leur avait fait une promesse, cette jolie brune qui continue de s’activer comme si elle était seule devant sa coiffeuse.

Photo by Kaboompics .com from Pexels

Je reste interloquée devant tant d’applications savantes et intimes, au milieu d’inconnus si proches, et dont le résultat est, selon moi, pour le moins douteux. Au final, son visage ressemble à celui de tous ces mannequins de magazine : pas vraiment beau, mais hypnotique.

Le train continue d’enfiler les stations et la jolie brune trop fardée remet ses lunettes de soleil sans doute moins pour la vive lumière d’été qui traverse les vitres du train que pour se cacher des regards des passagers… Ou l’inverse, j’avoue que je ne sais plus.

Elle sort un livre. Je me serais plutôt attendue à un magazine féminin du genre de ceux qui n’enseignent rien si ce n’est justement « comment être belle (et accessoirement …provocante) en toute circonstance ».

Je me penche discrètement pour voir le titre du livre : « La condition humaine » d’André Malraux !! Nan..,  c’est pas possible… Je cherche le moindre indice qui m’indiquerait qu’elle ne lit pas, qu’elle fait semblant derrière ses lunettes rondes et noires ou bien qu’elle s’est trompée de bouquin ce matin en partant prendre son train.

Mais non, le livre est ouvert au 1/3, elle a bien tourné les pages à la vitesse normale d’un lecteur normal. Seul élément déroutant : elle garde un port de tête très hautain, le livre tendu, les jambes serrées au garde-à-vous comme le font les jeunes filles de bonnes familles…

,Mais déjà le train arrive en gare. Terminus, tout le monde descend. Bon, elle n’aura lu que 3 pages… en 25 mn de temps de transport… ce n’est pas fameux, mais elle est maquillée…

Bonjour !

Bienvenue sur mon blog

Santa Cruz – California beach – 2016

Ceci est mon premier article, et pour l’occasion, j’ai pioché au hasard de mon répertoire d’images, ce dessin trouvé sur la plage de Santa Cruz (ne croyez pas que je suis une grande voyageuse, je n’en ai hélas ni le temps, ni les moyens, mais les quelques grands voyages que j’ai faits me laissent du coup des souvenirs forts et nostalgiques. Je partage avec vous celui-là).

Et contrairement à ce que l’on pourrait aisément imaginer, ceci n’est pas et ne sera sans doute pas un blog de voyages, mais un blog de réflexions, d’écritures, d’idées, de débilités aussi certainement, d’exaspérations parfois, mais j’espère aussi d’amour pour tout ce qui fait que la vie est belle, parfois, pas toujours, mais sacrément respectable.