Restant sur ma faim car n’ayant pas toutes les réponses à mes questions, je me décide à retourner dans mon agence locale. Je réfléchis longuement avant d’y aller, partagée entre l’idée de me faire à nouveau maltraitée et baladée, avoir enfin des infos fiables ou bien exulter sur l’incapacité de la maison à faire ce qui est noté dans ses documents (avec preuves à l’appui) et demander à voir un responsable, tout en faisant de grands moulinets avec mes bras.
Bref, d’un coup je me lève et pars à l’agence.
Prête à faire 20 mn de queue, je suis agréablement surprise : y’a quasiment personne… La personne de l’accueil arrive à son pupitre en même temps que je m’approche de celui-ci. Cette aimable dame me renseigne et en 2 secondes j’obtiens une réponse à « j’ai initié une demande de bilan de compétence seule avec mon cfp : est ce que ça ne va pas poser un problème de compatibilité avec les propositions d’actions que Pôpol pourrait me faire ? » et un « bon » conseil : « gardez vos heures pour vous payer une formation et profitez des actions de Pôpol (nous travaillons avec des psychologues du travail, etc.)
L’autre question nécessite un expert indemnisation : je fais parfois de petites actions en free lance que je facture en note d’honoraire. Est-ce que je peux continuer durant mon CSP ? Ha là je me dis que ça va commencer à coincer. Je vais devoir prendre un rv pour dans 10 jours… mais non elle prend son téléphone et appelle « Erwan »…qui peut me recevoir de suite. Dingue. Je monte à l’étage et j’attends assise (je précise parce que jusque-là attendre assis n’était pas évident).
Un black attend, pas très en forme, fatigué, un peu vieux, courbé, il tousse mais il est super bien sapé. J’ai mal pour lui. Je me dis qu’à son âge (et vu son état) ça ne va pas être simple de retravailler… De quoi vit-il ? A-t-il des enfants ? Une femme ? Sa dignité, je la sens, elle n’est pas que dans son costume.
Erwan me reçoit, bonne humeur, sympa. Ma question le « colle » un peu : il pense que oui mais il voudrait me le confirmer. Il cherche dans son ordinateur. Un certain temps… je me dis que décidément voilà Erwan perdu dans les méandres des tuyaux d’internet à la recherche du Graal. Finalement, non il ne trouve pas, mais il va regarder et me rappeler dans la journée. Il prend mon nom et mon téléphone. Je repars soulagée d’avoir été écoutée et traitée normalement et aussi de savoir comment poursuivre mon aventure « chômage.
Bon, à ce jour… Erwan ne m’a toujours pas rappeler.
Dans tous les cas, j’ai assez d’infos pour me dire que ce fameux CSP est plutôt une bonne chose : je vais être suivie de près, je suis payé à 75% au lieu de 57, et y’a plein de primes quand on retrouve un job la première année.
J’accepte et je signe les documents que je remets en main propre à mes patrons « fossoyeurs » de femme quinqua « trop vieille pour vendre du web ».